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Les vétérinaires au 18e siècle

Augustin évoque son école :
Guet-apens rue des
Juifs

" Le long du chemin, il pensait à son père, Eugène Duroch, maréchal-ferrant, qui l’avait incité à entrer à l’École royale vétérinaire de Lyon. C’était la première école d’art vétérinaire au monde, fondée en 1762 par Claude Bourgelat, écuyer du Roi. Augustin avait fait partie de la première promotion de 38 élèves ! Quelle aventure ! Il avait fallu quitter la famille, les amis, la bonne ville de Metz pour aller à Lyon, cité inconnue, où il n’avait ni famille ni ami. Il demeurait chez un aubergiste voisin de l’école. Celle-ci se trouvait au Logis de l’Abondance, ancienne auberge sise Grande-Rue du faubourg de la Guillotière. Des travaux importants l’avaient transformée en un lieu moderne qui comportait des salles de dissection, une pharmacie, une salle de botanique, un laboratoire, une écurie, un fenil permettant d’isoler les malades, une forge de maréchal-ferrant.

La discipline y était rude, (...) Tout manquement était puni d’emprisonnement.. (...)

La pension annuelle était de 360 livres auxquelles s’ajoutaient des frais divers comme l’uniforme, le tablier, les instruments, les livres. Tout cela était d’un prix élevé.

" — Alors ? Qu’est ce que vous dites de ça ? gloussa Rouget d’un air de triomphe ; à croire que la santé du bovin avait moins d’importance pour lui que la jouissance d’un problème posé au vétérinaire. Il scrutait le visage du jeune homme pour y déceler un signe de désarroi. Et au surplus, s’il pouvait assister à son aveu d’impuissance, cela méritait bien le sacrifice de l’animal ! Au pire, on pourrait même en profiter pour accuser Duroch d’incompétence ! Julien, de son côté, observait les faces narquoises de la famille Rouget, qui toutes s’accordaient par mimétisme à celle du maître de maison.

Augustin ne savait pas encore comment il allait procéder ; il s’efforçait de conserver son calme et ne répondit rien. Il ouvrit sa mallette, déboucha ses flacons, prépara son bistouri, la charpie, des mèches, fils, aiguilles courbes ; puis il releva bien haut les manches de sa chemise, plongea ses avant-bras dans le seau déjà prêt, se savonna, se sécha tout en réfléchissant. Sans un mot, il entra son bras droit jusqu’au coude, palpa soigneusement la tumeur. . . "

Augustin au travail : Un bûcher pour Versailles

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