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Zalkind Hourwitz

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Enveloppe adressée à l'académie de Metz par Zalkind Hourwitz
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La rue des Juifs dans le ghetto de Metz

L'abbé Grégoire s'en mêle

On connaît peu de chose de lui. Né en Pologne en 1740, fils de rabbin, il s’établit en Allemagne pour suivre l’enseignement du philosophe des lumières, Moses Mendelssohn, surnommé le Socrate de Berlin. Ensuite il s’établit à Metz durant quelques années pour suivre l’enseignement du grand talmudiste Arieh Loeb, enterré à Metz. Il rejoint Paris en 1786 où il s’installe dans le quartier de Beaubourg, rive droite de la Seine, fréquenté par les Juifs de l’Est, dit Juifs allemands. Polyglotte et fin connaisseur du judaïsme, il reste néanmoins non pratiquant, ce qui lui permet de fréquenter les intellectuels de son temps dans les cafés.

En 1787, il répond au concours de l’Académie de Metz, et publie son mémoire sous le titre : Apologie des Juifs. Ce succès lui donne accès aux hautes sphères gouvernementales. Et en 1789, il est nommé secrétaire interprète à la bibliotheque royale pour les langues orientales.

Après 1789, il s’engage dans la garde nationale. Il bataille pour la citoyenneté des Juifs. Mais il faudra attendre septembre 1791 pour que l’Assemblée nationale décrète l’émancipation des Juifs. Zalkind H cède à la Révolution le quart de sa modeste rente d’interprète. Il dénonce dans la presse révolutionnaire les tergiversations de l’assemblée en ce qui concerne les droits des Noirs, l’antisémitisme du clergé, dans un style mordant qui rappelle celui de Voltaire. En 1794, en pleine Terreur, il ose écrire à Saint-Just, président du Comité de salut public, pour critiquer ses mesures hostiles aux étrangers.

Durant la période napoléonienne, il quitte la politique pour l’écriture. Il écrit un traité sur l’Origine des langues et rédige un projet de Langue universelle. ll meurt en 1812, à 72 ans, dans le plus grand dénuement. Il habitait rue des Grands-Augustins, n’avait ni héritiers, ni testaments et laissait donc ses maigres biens à la Nation : quelques vêtements et des livres.

 "Zalkind Hourwitz quitta le quartier pour rendre visite à l’abbé Grégoire. Lui, au moins, il était sûr qu’il ne respectait pas le shabbat ! Il faut dire que, depuis quelques jours, Zalkind était dévoré de curiosité quant au mémoire de son concurrent pour le concours de la Société royale des sciences et des arts. Oùen était-il ? Etait-il satisfait de son travail ? Et puis lui rendre visite serait le moyen d’apprendre par son intermédiaire s’il avait du nouveau qui pût intéresser Augustin Duroch.

Lorsqu’il arriva rue de la Fontaine, il remarqua devant le séminaire Sainte-Anne deux voitures, dont l’une venait d’arriver. De la première jaillit un homme pressé, tenant une grosse mallette de médecin, qui courut àla porte où l’attendait un lazariste très pâle au visage anxieux.

— Par ici, monsieur, c’est par ici... "

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Lettre adressée par Hourwitz à l'académie de Metz, à propos de la publication de son mémoire soumis à la censure.
Image de fond : le ghetto représenté sur le plan de Metz, dit plan de Belle-Isle
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